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"Dérapage" inédit des dépenses de l'Élysée en 2023, selon l'Observatoire de l'éthique publique

Le budget de la présidence de la République a "dérapé" de manière inédite en 2023, d'après une note du président de l'Observatoire de l'éthique publique.

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Paris, le 16 juin 2023. Palais de l'Élysée. (Denis Allard/Libération)

Se serrer la ceinture ou ouvrir un bouton pour mieux digérer ? La présidence de la République semble avoir choisi. Le budget de l’Elysée a «dérapé» en 2023 de manière inédite selon René Dosière, président de l’Observatoire de l’éthique publique, organisme qui réunit chercheurs et acteurs publics pour «contribuer aux progrès de la transparence et de la déontologie». Ce budget voté «à hauteur de 114,4 millions d’euros» pour l’année en cours pourrait plutôt atteindre entre 123 et 127 millions d’euros, d’après le spécialiste du train de vie de l’Etat.

René Dosière relève une augmentation de 12 à 15 % de ce budget par rapport à l’an passé. Les dépenses liées au déplacement sont mises en cause, avec 23 millions d’euros dépensés au lieu des 16 millions prévus, selon des estimations officielles fournies dans le cadre du projet de loi finances 2024 et se basant sur les données de l’année en cours. L’ancien député note une forte variation dans les coûts des déplacements selon les moyens de transport utilisés et la taille des délégations. Il estime par ailleurs qu’il est important que le Président se déplace «au meilleur coût».

Un document du gouvernement annexé au projet de loi finances 2024 tâche d’amoindrir ledit dérapage, en visant à «ramener le niveau d’atterrissage 2023» de 127,4 millions d’euros à 122,9 millions d’euros. Cette mesure limiterait la casse, quand le budget initial voté était donc de 114,4 millions d’euros. L’Elysée tâche de se justifier en partie dans ce même document. On peut ainsi y lire que «des éléments inflationnistes conjoncturels» auraient augmenté ces dépenses, avec notamment «la hausse des dépenses inéluctables comme les prix de l’énergie». Parmi les autres éléments évoqués «les effets en année pleine des mesures salariales 2022» ou encore «un nombre croissant de demandes de révision de prix dans le cadre de ses marchés publics». La «très forte activité présidentielle» est aussi notée.

Si le budget de l’Elysée reste modeste ramené à l’ensemble des dépenses publiques, admet le président de l’Observatoire de l’éthique publique, «les dérapages de l’année 2023 sont toutefois étonnants, du jamais vu depuis qu’existe un budget présidentiel» rapporte René Dosière. Le prochain rapport de la Cour des comptes devrait fournir plus d’éléments pour mieux comprendre l’origine de ces dépenses.

Retrouvez le communiqué de presse de René Dosière

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Publié le 06/10/2023 ∙ Média de publication : Libération